Pays plus industrialisés : Le Sénégal classé 7ème, 1er en Afrique de l’ Ouest au ministère du Développement
Au ministère du Développement industriel et des Petites et moyennes entreprises on se frotte les mains. Le dernier rapport sur l’Indice de l’industrialisation en Afrique (AII) pour l’année 2022 classe le Sénégal dans le top 10 des pays les plus industrialisés. Le même document met notre pays au 7ème rang avec une note de 0,6147 dépassant ainsi le Nigéria et le Kenya.
Le ministre Moustapha Diop n’a pas encore été interpellé sur cette performance, mais interrogé, il déclinait les quatre axes sur lesquels repose le modèle industriel du Sénégal et se félicitait de l’Agropole Sud qui couvre Ziguinchor, Kolda et Sédhiou pour un financement de 56,7 milliards FCFA mobilisé à partir de la Banque africaine de développement (Bad) et la Banque islamique de développement (Bid), avec une contrepartie de l’Etat du Sénégal.
Le Sénégal est dans le top 10 des pays les plus industrialisés en Afrique. La bonne nouvelle vient du rapport sur l’Indice de l’industrialisation en Afrique (AII) pour l’année 2022. Le document classe, en effet, le Sénégal au 7ème rang avec la note de 0,6147. Une grosse performance au regard des pays surclassés. Le Sénégal passe devant le Nigéria et Kenya et, dans la zone de la CEDEAO, il caracole en tête.
« Trente-sept des cinquante-deux pays africains ont vu leur niveau d’industrialisation s’accroître au cours des onze dernières années, selon un nouveau rapport publié par la Banque africaine de développement, l’Union africaine et l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) », peut-on lire dans ledit rapport.
« Le rapport sur l’Indice de l’industrialisation en Afrique (AII) fournit une évaluation à l’échelle nationale des progrès réalisés par les 52 pays africains sur la base de 19 indicateurs clés. Le rapport permettra aux gouvernements africains d’identifier des pays de référence afin de mieux évaluer leurs propres performances industrielles et d’identifier plus efficacement les meilleures pratiques », éclaire le même rapport.
La Banque africaine de développement, l’Union africaine et l’ONUDI ont lancé conjointement la première édition du rapport en marge du Sommet de l’Union africaine sur l’industrialisation et la diversification économique qui s’est tenu à Niamey, au Niger, du 20 au 25 novembre 2022. Selon le même rapport, les 19 indicateurs de l’indice couvrent les performances manufacturières, le capital, la main-d’œuvre, l’environnement des affaires, les infrastructures et la stabilité macroéconomique.
« L’indice établit également un classement du niveau d’industrialisation des pays africains selon trois axes : les performances, les déterminants directs et indirects. Les déterminants directs comprennent les dotations en capital et en main-d’œuvre et la manière dont elles sont déployées pour stimuler le développement industriel.
Les déterminants indirects comprennent les conditions environnementales favorables telles que la stabilité macroéconomique, des institutions et des infrastructures solides », peut-on lire dans le rapport sur l’Indice de l’industrialisation en Afrique. C’est en quoi, précise les évaluateurs, les pays les plus performants ne sont pas nécessairement ceux dont l’économie est la plus importante, mais plutôt ceux qui réalisent la plus forte valeur ajoutée manufacturière par habitant. 2156 entreprises répertoriées au Sénégal avec 75 000 emplois Ministre depuis huit ans, Moustapha Diop confiait : « D’après les chiffres disponibles au niveau du Centre unique de collecte de l’information (Cuci), le Sénégal compte 2156 entreprises industrielles répertoriées. Le nombre d’emplois est estimé à environ 75 000. Le dernier état des lieux que nous avons fait sur le secteur industriel remonte à 2015 ».
Ministre du Développement industrielle et des Petites et moyennes entreprises depuis 2017, Moustapha Diop qui dit avoir tirer les enseignements de la pandémie du Covid-19, annonce avoir lancé le 4 janvier 2021, l’actualisation de la politique industrielle, conformément à la directive du chef de l’Etat. « La nouvelle stratégie industrielle actualisée, que nous appelons ‘le Sénégal Industriel’, a été validée par le gouvernement en octobre 2021. Elle promeut la substitution aux importation pour assurer la sécurisation alimentaire et sanitaire du Sénégal », indique-t-il.
Interrogé sur le modèle d’industrialisation au Sénégal, Moustapha Diop révèle qu’il repose sur quatre axes verticaux que sont la transformation de matières premières agricoles, sylvo-pastorales et halieutiques; la transformation industrielle des ressources minérales et des hydrocarbures; le développement de l’industrie pharmaceutique et de la pharmacopée; le développement des industries à forte intensité technologique et d’innovation, dont l’économie numérique, les industries d’assemblage et les industries créatives.
Niveau d’impact du conflit russo-ukrainien sur l’industrie sénégalaise Cependant, il reconnaissait l’impact de la crise ukrainienne lors de cet entretien. Ainsi disait- il : La crise russo–ukrainienne est d’une autre nature avec des conséquences plus graves sur le secteur industriel. Alors que nous étions dans une dynamique de relance post-Covid, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en février 2022 et les sanctions infligées à cette dernière, ont entrainé une perturbation des chaînes d’approvisionnement et une hausse généralisée des prix dans les secteurs des denrées alimentaires, des engrais, de l’énergie et des intrants de toutes sortes.
Dans le secteur industriel sénégalais, on a noté une hausse des principaux intrants. Le c oût du fret a augmenté de l’ordre de 100%, les délais d’approvisionnement ont été aussi rallongés entrainant des surestaries plus élevées. Et tout cela, combiné avec une parité défavorable entre l’Euro et le Dollar ». Evoquant le bilan de la politique industrielle du Président Macky Sall, il a eu ces mots : « Le bilan est largement positif, si l’on en juge de par les chantiers et les grands projets industriels qui sont lancés. Je dois rappeler à ce niveau que l’Etat n’a pas pour rôle premier de créer des industries, mais sa mission consiste à créer les conditions favorables pour un développement industriel inclusif et durable, à travers notamment l’aménagement de sites industriels fonctionnels et des mesures incitatives pour rendre compétitives nos entreprises.
De ce point de vue, le Président Macky SALL a tracé la vision, mis les moyens nécessaires et nous sommes chargés de la mise en œuvre. Ainsi, nous allons maintenir la cadence et 2023 sera une année d’inaugurations. Ce sera l’occasion de montrer le bilan positif du Président Macky SALL dans le secteur de l’industrie. Vous verrez sortir de terre de nouvelles usines, à travers la plateforme et le Domaine industriel de Diamniadio mais surtout dans les différents sites des agropoles ». Au sujet de l’Agropole Sud, le ministre annonce qu’il couvre les régions de Ziguinchor, Kolda et Sédhiou pour un financement de 56,7 milliards FCFA mobilisé à partir de la Banque africaine de développement (Bad) et la Banque islamique de développement (Bid), avec une contrepartie de l’Etat du Sénégal.
Pays pétrolier et nouvelle stratégie d’industrialisation « La nouvelle stratégie d’industrialisation a identifié les actions à mettre en œuvre pour développer une industrie nationale autour des hydrocarbures. Ainsi, il s’agira d’opérationnaliser le dispositif prévu dans la Loi sur le contenu local. Concernant l’appui aux initiatives privées de transformation des ressources minérales et des hydrocarbures, la priorité sera accordée au renforcement des unités industrielles existantes et le développement de nouvelles unités de transformation, notamment de l’or, du zircon et du phosphate, dans les pôles miniers.
Pour l’or, la mise en place d’une raffinerie à petite échelle semble prometteuse. Pour le zircon, la transformation locale du zircon est une niche, avec un marché global qui représente 2,5 milliards de dollars américains et affiche une croissance de 6,3 % par an à l’horizon 2024 », renseignait le ministre Moustapha Diop. Faible industrialisation de l’ Afrique malgré les bonds qualitatifs Si au Sénégal on se frotte les mains, le chemin à parcourir dans le continent est encore long. Venu présider le double Sommet de l’Union africaine sur l’industrialisation et la ZLECAF du continent tenu à Niamey, le président du Niger, Mohamed Bazoum s’est plutôt montré humble.
« S’agissant de l’état actuel de l’industrialisation en Afrique, le constat est frappant : hormis quelques exceptions, l’économie africaine reste peu industrialisée, et l’Afrique exporte de la matière première incorporant peu de valeur ajoutée tandis qu’elle importe des produits manufacturés à forte valeur ajoutée ». Ce constat au niveau continental, a-t-il poursuivi, « reste valable au niveau de chacun de nos Etats. Deux chiffres témoignent avec éloquence cet état de fait : la part de l’Afrique dans le commerce mondial est de 4% ; le commerce entre pays africains représente 17% de leur commerce global ».
« Le faible niveau d’industrialisation de l’Afrique explique cet état de fait déprimant », a commenté le Chef de l’Exécutif nigérien. « Nul n’est donc besoin de statistiques macroéconomiques pour affirmer qu’en tant qu’africains, nous savons où nous en sommes : notre continent est riche en matières premières variées, et riche d’une jeune population majoritairement rurale projetée à 2 milliards de personnes à l’horizon 2063 dont la moitié aura moins de 27 ans », documente le Président de la République du Niger.
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