Niaguis : Promotion de l’agroécologie paysanne face aux défis semenciers
Le Centre de formation et de démonstration des bonnes pratiques agroécologiques paysannes de Niaguis, aussi appelé «Karoghen Wati naaning», est en ébullition. Le Camp international de formation sur l’agroécologie paysanne (Cifap) 2023 y a lieu, sous le thème «Production des semences horticoles», du 10 au 17 septembre. Le mouvement panafricain «Nous sommes la solution (Nss)», organisateur de l’événement, réunit des participants de huit pays.
«C’est la promotion de la pratique agroécologique qui nous a poussés à suivre ce processus», explique Mariama Sonko, présidente du mouvement Nss et coordinatrice du centre. Après avoir axé la première édition sur la revitalisation des terres, le Cifap 2023 se concentre sur les problèmes semenciers. La question est de savoir quelles semences utiliser et comment les produire de manière autonome. Le mouvement Nss cherche notamment à promouvoir les semences reproductives, pour une meilleure production et une autosuffisance semencière.
Un expert du Burkina Faso intervient pendant une semaine pour partager ses connaissances sur les techniques de production, de conservation, de sélection et de protection des semences horticoles. L’objectif est d’implanter un centre comme celui de Niaguis dans chacun des pays membres du mouvement Nss. «C’est dans ces espaces que nous pouvons démontrer notre savoir et savoir-faire agroécologiques», souligne Mme Sonko. Selon elle, la pratique agroécologique repose sur trois piliers : la terre, les semences et l’eau.
Le mouvement panafricain Nss réunit le Ghana, le Burkina Faso, la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Mali, la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Ils travaillent tous à promouvoir l’agroécologie paysanne, en particulier parmi les femmes et les associations de femmes rurales. Mamadou Danfaha, coordinateur du mouvement Nss, insiste sur le fait que la souveraineté alimentaire commence par la souveraineté semencière. «Si vous n’avez pas votre propre semence, vous ne pouvez pas cultiver à temps voulu et faire une diversité», précise-t-il.