Tensions et frustrations: le dilemme de l’assurance sur les routes du Cameroun


Les routes camerounaises sont souvent le théâtre de bagarres consécutives à des incidents entre véhicules, particulièrement entre les taxis jaunes et les motos-taxis. Ces altercations suscitent des interrogations quant à l’assurance desdits véhicules et le rôle des compagnies d’assurances, malgré leur présence notoire dans le pays.
Gilbert Bissouné, taxi-driver, constate une nette différence dans la gestion des accidents impliquant les véhicules de service public, corps diplomatiques ou organisations internationales, où l’échange d’informations et la reprise rapide de la circulation prévalent, contrairement aux taxis et motos-taxis où insultes et violences sont fréquentes, parfois avec des conséquences dramatiques.
Le sentiment d’injustice face aux assurances est palpable. Roger F., retraité, déplore l’absence de remboursement suite à un accident malgré un constat officiel et accuse les compagnies d’encaisser sans indemniser. Cette lenteur et le manque d’efficacité du système d’assurance nourrissent le désarroi et la colère des conducteurs, souvent acculés par de lourdes charges.
Émile D., conducteur de moto-taxi, admet que l’absence d’assurance et les coûts liés aux procédures judiciaires et policières le poussent à opter pour la violence par frustration et besoin de survie, tout en rejetant l’idée d’une violence préméditée. La gestion des accidents de moto-taxis pose, par ailleurs, un enjeu complexe au Cameroun.