
Aujourd’hui, votre rubrique « Femme à l’affiche » s’intéresse à une toute autre dame.
Altruiste, travailleuse et toujours engagée au service de sa communauté sont ne seraient pas de trop pour qualifier notre reine du jour.
Marième Sylvia KANE, elle se nomme à l’état civil, mais plus connu comme Mme YOUM.
Cette dame, aujourd’hui administratrice civile, a pendant plusieurs années servi aussi comme enseignante dans différentes localités du pays.
C’est en juillet 2020, que Marième Sylvia KANE fait officiellement son entrée dans l’administration territoriale. Un rêve d’enfant devenu réalité.
En effet, fille d’un préfet, Marième a toujours fait de son père sa référence, son idole.
Pour elle, exercer la profession d’administrateur civil, c’est en quelque sorte, suivre les pas de papa.
L’aventure a démarré à Yang yang dans la capitale du Djolof, comme adjointe au préfet.
Là-bas pendant la dernière Coupe d’Afrique des Nations tenue au Cameroun, elle organisait des fan zone dans la cour même de sa maison, pour permettre à tous, de suivre les matchs en parfaite symbiose. « Je louais des chaises, j’achetais de l’eau, j’offrais aussi des maillots, et des ballons, entre autres », poursuit-elle.
Après deux ans de service dans le Djolof, Mme YOUM a été mutée à Diamniadio, comme adjointe au sous-préfet de la localité éponyme.
Mais à Diamniadio arrondissement, les défis y sont plus grands face aux projets de l’État du Sénégal dans la zone. D’ailleurs, dans le cadre de l’intercommunalité entre Sébikotane, Diamniadio et Yenne, Mme YOUM a été honorée par la population qui a jugé son travail satisfaisant.
Une reconnaissance qu’elle prend plutôt comme une motivation supplémentaire à davantage exceller dans ses fonctions d’administratrice civile, et de pratiquer les leçons apprises de son père, que sont professionnalisme, loyauté, respect, discrétion, disponibilité, confiance et humanité. Des qualités qui pourraient lui valoir la possibilité de monter au fur et à mesure les échelons, avec l’aide de Dieu et la confiance de ses supérieurs.
Aussi, une expérience a particulièrement marqué Marième au cours de sa carrière professionnelle. Il s’agit d’une fille brillante qui risquait d’abandonner les études parce que ses parents n’étaient plus en mesure d’assurer sa scolarité. Mme YOUM a choisi d’être sa tutrice et de la prendre sous son aile. Aujourd’hui, la jeune dame est devenue gendarme, par la grâce de Dieu.
Ce qui conforte Marième Sylvia KANE, que dans la vie, rien n’est impossible, tout est dans l’engagement, la foi et la détermination.
C’est pour cela qu’elle estime que « pour la femme tout est possible. Il suffit juste de suivre tes ambitions et d’aimer ce que tu fais ». « Ce n’est pas impossible d’être une maman et une autorité administrative à la fois. Il suffit juste de bien s’organiser », rappelle-t-elle.
Auparavant, Marième a démarré sa carrière dans l’enseignement à Ndioudiouf. De 2006 à 2007, elle a officié à l’école Mahécor DIOUF. Elle rejoindra par la suite l’école Serigne Khady NIANG, où elle servira de 2009 à 2012. Huit années de craies en main au cours desquelles, elle n’a ménagé aucun effort pour la réussite et le bien-être de ces élèves. Mme YOUM a aussi eu à gérer les activités péri, para et post scolaires.
« L’enseignement m’a tout donné. J’ai eu des moments fabuleux dans ce domaine en formant deux générations de volontaires et des élèves que je retrouve un peu partout », dit-elle fièrement.
Par la suite, elle a rejoint les inspections de l’éducation et de la formation (IEF) de Fatick et Mbour ensuite, où elle va servir pendant 8 ans supplémentaires de 2012 à 2020.
Elle y occupe ainsi les postes de responsable bureau partenariat, genre, communication, cycle fondamental, et également sur le Développement Intégré de la Petite Enfance (DIPE).
Durant ces années, une autre anecdote l’a marquée. C’était en 2020, à l’IEF de M’bour 1.
Les filles tombaient fréquemment en transe. Certains y voyaient des causes surnaturelles, trouvant même un nom au phénomène « Djiné Maimouna », comprenez « la djinn Maïmouna », qui était accusée de posséder les jeunes filles concernées.
Mais Marième Sylvia, elle, a voulu aller plus loin. En bonne cartésienne, elle a cherché une explication rationnelle à cette situation.
C’est ainsi qu’elle s’est rendue compte que les filles de 11 ans pour certaines et 15 ans pour d’autres perdent beaucoup de sang durant la période de leurs menstrues.
Et du fait qu’elle ne s’alimentent pas de façon équilibrée pour compenser ces pertes de sang, elles peuvent donc être en manque de fer. Ce qui peut justifier leurs évanouissements fréquents.
Une idée lui est donc venue, « j’ai compris qu’elles devaient être renforcées en fer. Je prenais mon véhicule et je faisais le tour des établissements scolaires en distribuant du fer à ces jeunes filles, avec l’aide du ministère de la santé. Au final, cela a porté ses fruits. Depuis lors, on ne parlait plus de « djinné Maïmouna » dans la zone », conclut Mme YOUM.
Bonne lecture