Dans une lettre ouverte adressée au président de la République, Aïda Gueye, doctorante en Littérature comparée à l’UGB, réfute l’usage inapproprié des termes ‘pardon’ et ‘réconciliation’ dans le discours politique actuel du Sénégal. Selon elle, les conditions requises pour une véritable réconciliation, telles que définies par le philosophe Vladimir Jankélévitch, manquent au sein de l’actuel régime politique, qui cherche plutôt à imposer son autorité plutôt qu’à exprimer des regrets ou admettre une faute.
Gueye argumente également que le Sénégal n’est pas en crise au point de nécessiter une politique de réconciliation nationale comparable à d’autres nations africaines qui ont souffert de guerres civiles et de génocides. Elle souligne la paix et l’unité préservée au Sénégal, tout en déplorant la violence exercée par les forces de l’ordre et des nervis contre les manifestants en juin 2023.
La doctorante remet en question l’appel à pardon et la proposition de loi d’amnistie par le président, qui selon elle, ne sont ni sincères ni adaptés au contexte sénégalais. Elle critique la manière dont le régime a ignoré la maturité du peuple et l’accuse de saper les aspirations démocratiques nationales, notamment lors d’évènements importants comme celui du 25 février. Gueye termine en mettant en doute la fiabilité et l’efficacité de la démarche de réconciliation prônée par le président pour guérir les maux de la nation.
