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De « la collégienne » à l’écrivaine, Joséphine MBOUP, une vie faite d’écriture, de télé et de scène

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Elle a grandi à Sicap liberté 1, Joséphine MBOUP a suivi un cursus normal comme toute jeune fille ayant grandi dans les Sicap. En 1993, Joséphine s’inscrit au conservatoire d’art dramatique d’où elle est devenue une comédienne professionnelle avec l’obtention de son diplôme en 1997. Cette même année avec 6 autres comédiens, ils forment la compagnie de théâtre « les 7 kouss » composée de 5 garçons et de 2 filles.
« Notre metteur en scène n’était autre que notre professeur Monsieur Philippe Laurent qui était à l’époque un assistant technique envoyé par la coopération Belge et qui nous a formé en art dramatique durant 4 ans », des mots de la comédienne pour nous faire part de ses débuts dans le métier. « Les 7 kous » a fait l’ensemble des festivals d’Afrique Francophone, y compris d’autres pays comme le Cameroun, le Congo, l’Afrique du Nord notamment la Tunisie et sans oublier que la compagnie a représenté le Sénégal à deux éditions consécutives du MASA, le marché des arts et du spectacles Africain en Côte d’Ivoire.
Joséphine et compagnie ont également participer au festival de Limoges du temps de Monique Blin qui en était la directrice à l’époque. « Les 7 kouss » y ont présenté les indépendants-tristes de William SASSINE, un auteur Guinéen dans une mise en scène de Jean Claude IDÉE, un metteur en scène Français.
La compagnie théâtrale a aussi joué dans bon nombre de festivals de théâtre en Europe, dans des pays tels que la France, la Belgique, l’Allemagne et la Suisse. La dernière prestation de la compagnie avec les 7 comédiens ensemble, est « la fabuleuse histoire de ndogal, beugue et gueume ». Une représentation tirée de l’ouvrage d’un auteur Sénégalais Seydi Sow

De la scène à la télé

Joséphine s’est par la suite tournée vers l’audiovisuel. C’est en 2005, qu’elle s’est inscrite au forum médias centre de Dakar, où elle a suivi une formation en technique audiovisuel. Après le théâtre, Joséphine décide ainsi d’embrasser une nouvelle carrière, mais cette fois dans l’audiovisuel.
Elle se spécialise à la caméra. À ses débuts, elle suit un stage à la production de la chaîne de télévision nationale, la RTS avec feu Gaston MBENGUE. En 2006, elle est recrutée par feu Ousmane Masseck NDIAYE qui était à l’époque ministre du tourisme et des transports aériens. Grâce à cette nouvelle opportunité, elle a fait le tour du Sénégal, et a beaucoup voyagé avec en compagnie du ministre pour couvrir différents salons du tourisme à l’étranger, notamment en France. En 2007, la comédienne remonte sur scène. Elle est sélectionnée pour jouer dans la pièce « les serpents » de l’auteur franco-sénégalaise, Marie NDIAYE, au théâtre Varia en Belgique. Un rôle qu’elle va interpréter aux côtés de sa compatriote et aînée Awa SÉNE SARR et de France BASTOUM, une comédienne Belge, dans une mise en scène de Marcel DELVAL, metteur en scène Belge.

La télé, oui !! Mais dans la production de contenus

C’est en 2011 que Joséphine MBOUP est débauchée par la chaîne de télévision privée TFM, Télévision Futurs Médias.
Elle y devient chargée de production. Un poste qu’elle exerce à ce jour à la TFM. Être chef de division de la production c’est un maillon central et transversal dans l’architecture d’une chaîne de télévision. C’est d’ailleurs poste qu’occupe Joséphine MBOUP qui gère cette charge au niveau de la TFM. L’équipe de production gère l’ensemble des techniciens d’une chaîne de télévision, elle gère également l’ensemble des coordinations entre son entité et les autres équipes que constitue une télévision.
C’est donc à Joséphine que revient la mission de transformer tous les projets et programmes en productions audiovisuelles.

Pourquoi le métier de comédienne ?

Joséphine MBOUP entretient une solide et forte relation avec sa mère. Celle qui a toujours estimé que sa fille avait quelque talents cachés a décidé de la présenter à Moussa SÉNE Absa, qui était à l’époque entrain de mettre en scène une pièce du nom de « Rouba ». Après cette rencontre, Joséphine a décidé de suivre des répétition au centre culturel Français. L’année suivante, elle décide de s’inscrire au conservatoire, car le théâtre la fascinait. « Je ne sais pas si je l’ai vraiment choisi. C’est en réalité ma mère qui m’a présenté à Moussa SÉNE Absa « , témoigne l’artiste comédienne, par rapport à l’implication de sa mère dans sa carrière professionnelle, surtout pour le choix de la comédie.

Les beaux souvenirs du film « la Collégienne »

D’excellents souvenirs, c’est ce que retient Joséphine quand elle s’exprime sur son rôle d’actrice principale dans le film « la Collégienne ». C’est d’ailleurs à travers ce film que les Sénégalais l’ont vraiment découverte pour la première fois.
Elle a été sélectionnée, alors qu’elle faisait la deuxième année au conservatoire. « Imaginez pour la jeune fille de vingt ans que j’étais c’était une aubaine. On ne pouvait pas mesurer à cette période l’ampleur que cela a pris », poursuit la comédienne, pour parler de la réussite du film « la Collégienne ». Il s’agissait à l’époque d’un classique, mais qui est resté la première grandes expériences de Joséphine face à la caméra.
D’après elle, « la Collégienne » demeure à ce jour l’un des grands classiques de l’histoire de la télévision au Sénégal. D’où le vibrant hommage qu’elle rend au réalisateur Boubacar BÂ et à l’auteur Marouba FALL pour ce qu’elle qualifie de magnifique chef-d’œuvre.
Et aujourd’hui, de plus en plus de jeunes s’intéressent au théâtre. Ce que la comédienne juge vivifiant. C’est dans ce sillage, qu’elle exhorte par l’État du Sénégal à la mise en œuvre du plan stratégique de développement du théâtre Sénégalais qui a été déposé au ministère de la culture et remis en main propre à l’actuel ministre de la culture Aliou SOW, par le comité de suivi de ce plan, dont Pape Maissa GUEYE est le chef de fil.
Ce plan en question prend en compte toutes les problématiques que traversent le théâtre Sénégalais depuis des décennies et la formation y occupe une grande place, ainsi qu’une nouvelle école nationale des arts (ENA), pour davantage professionnaliser le secteur et rendre les acteurs compétitifs sur le plan international.
« Il faut impérativement mettre l’accent sur la formation », préconise la comédienne.

Passionnée d’écriture et de lecture

Joséphine a plus d’une corde à son arc. Elle s’est également lancée dans l’écriture. « Oui là, c’est bien moi « , soutient-elle fièrement. Joséphine a écrit une nouvelle qui fait partie d’un recueil du nom de « Sœurs d’encre », édité par Sokhna BENGA, éditrice et romancière.
Les premiers écrits de Joséphine débute en 2022 quand elle participe à l’atelier d’écriture de nouvelles initié par la romancière Amina SECK. Ce qui a donné l’opportunité à beaucoup de femmes de s’exprimer, de partager leurs pensées, ressenties à travers l’écriture. C’est ainsi que cet atelier a été l’élément déclencheur d’une nouvelle aventure pour Joséphine MBOUP.
« Je lis depuis toute petite », ses mots de Joséphine montrent son attachement à la littérature. Sa mére lui offrait des livres de poches, collection enfantine. Elle a continué à côtoyer les livres auprès de sa grand-mère et homonyme, Joséphine Théodora Cowan, qui possédait une bibliothèque.
Malgré les années écoulées, Joséphine se rappelle encore du tout premier livre qu’elle a lu de la bibliothèque de son homonyme, « autant en emporte le vent », de Margaret Mitchele paru en 1936.
Des anecdotes issues de ses voyages

Avec Joséphine nous ne pouvons pas terminer l’entretien sans vous laissé le soin de rencontré vos anecdotes à nos lecteurs.
« Mes premières sorties dans le continent m’ont fait découvrir mon africanité. Quand on dit dans la sous-région je vais au village, on se retrouve réellement dans un village habité et riche comme l’on décrit bon nombre de nos auteurs africains.
« Le Sénégal, en face de la mer avec plus de 3 siècles de présence Française (ancienne capitale des États d’Afrique de l’Ouest), on est trop aseptisé. Nos villages sont dépeuplés et très démunis le plus souvent », selon Joséphine MBOUP.
Selon elle, ses voyages dans le continent Africain peuvent permettre aux Africains de se reconnecter avec eux-mêmes.

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